Sunday 30 July 2017

Une Tesla à la... Montagne

Introduction

Nous avons eu l'occasion de passer une semaine à la montagne, dans les Alpes françaises pour être précis, avec Monsieur (moi), Madame et le petit dernier.

Au programme, de la marche et du tourisme, dans un rayon de plus de 100 km autour du logement. Le tout, bien sûr, en Tesla.

Kilométrage parcouru : 1850 km, dont 1350 rien que pour l'aller-retour.

Un petit retour d'expérience...

Bagages ? Pas de problème !

Un nouveau né, ça prend de la place. Surtout quand on doit emporter, entre autres : le lit (parapluie) et son matelas, la baignoire, le transat, la poussette...

Mais le coffre arrière est une soute. En fait, le lit lui-même a trouvé sa place sans sourciller dans le sous-coffre arrière... Le tout avec le cache-bagages (amovible) en place.

Les seuls éléments dans le compartiment passager durant tout le séjour ont été le nécessaire de voyage. Quant au coffre avant, la seule chose qu'il a hébergé était un sac poubelle pour les couches.

De la place ? En veux-tu en voilà.

Gabarit ? Problématique...

Là aussi, c'est une évidence. 5 mètres de long et 2 de large, plus un empattement de 3 mètres et le rayon de braquage qui va avec... On se doit d'être prudent.

Le plus gros souci vient des épingles à gauche : on est obligé de pencher la tête car le montant A (qui est très épais) cache assez souvent la sortie...

Heureusement, la plupart des routes empruntées étaient suffisamment larges pour au moins bénéficier d'une ligne médiane.

L'autre souci est de garer la bête... Il faudrait dire aux concepteurs de place de parking que les voitures sont de plus en plus encombrantes (et certes, la Model S est très encombrante) ; alors pourquoi les emplacements matérialisés récents sont-ils, eux, de plus en plus petits ? Et plus ils sont récents, pire c'est...

Notre chance ici est que la résidence dans laquelle on a élu domicile était quasiment vide ; la voiture a pu prendre ses aises sans provoquer l'ire des occupants (absents...) des autres appartements.

La charge du véhicule : vive les superchargers !

Là où nous étions logés, les deux SC les plus proches étaient Grenoble et Chambéry Barberaz, dans cet ordre. Tous les deux en parfait état de marche, mais mine de rien c'est quelque chose auquel on est habitué :)

Curieusement, alors que à l'aller et au retour, nous n'avons jamais été seuls à charger (il y avait toujours au moins deux autres Tesla), sur place nous avons toujours été seuls. Il faut croire que Tesla a bien dimensionné ses SC (8 emplacements à Grenoble et seulement 4 à Chambéry).

Je ne peux ici que réitérer ce qui a déjà été dit : les SC sont le réseau de recharge le plus rapide, le plus dense et le plus fiable du monde. Et, si on paie pour leur utilisation (ce qui n'est pas mon cas), aussi l'un des moins chers ! Les autres constructeurs feraient bien de s'avouer enfin vaincus et demander à Tesla que leurs VE puissent utiliser ce réseau...

Enfin bref, durant le séjour, aucune appréhension quant à la disponibilité, la vitesse de charge ou le fait qu'on puisse aller là où on le voulait... Avec beaucoup de marge. Bien sûr, la capacité de la batterie aide beaucoup également.

Pour faire simple, je ne me vois pas du tout "tenter" de partir en vacances en VE sans un tel réseau à ma disposition. En France, il y a certes Corri Door mais franchement, ce réseau est une gigantesque blague, en plus de ne pas facturer au kWh.

Consommation : extrêmes, extrêmes...

C'est la montagne, donc ça monte et ça descend. Et la consommation s'en ressent fortement. Plus, en fait, que je m'y attendais...

En montée : de 46 kWh/100 km à... 71 kWh/100 km (!)

Et le 46, c'est en empruntant une route qui n'en avait que le nom : très étroite, avec jamais plus de 200 m de visibilité... Vitesse moyenne inférieure à 40 km/h, c'est tout dire. Les 71, c'était ma dulcinée qui conduisait -- elle a le pied lourd :)

Bon, en moyenne, on tournait plutôt entre 55 et 61 kWh/100 km, ce qui est déjà beaucoup ; le tout pour des dénivelées de plus de 1000m sur une vingtaine de km en moyenne. La masse n'aide pas, mais alors pas du tout ! Je n'ose même pas imaginer ce que ça donne avec un Model X...

En descente : de -22 kWh/100 km à -38 kWh/100 km

Et là je m'attendais à "mieux" ! Un rapide calcul de coin de table monte qu'on ne regagne que moins de 50% de l'énergie dépensée à la montée... Bon, certes, il faut bien prendre de la vitesse, mais c'est quand même surprenant. Et ce, bien que j'utilise au maximum le freinage régénératif.

Là encore, les -38 ont été atteints sur la même route où les 46 ont été atteints à la montée. En moyenne, c'était entre -25 et -29 kWh/100 km.

Sur une journée : entre 19.5 et 20 kWh/100 km

Finalement c'est assez peu et plutôt une bonne surprise ! Nous n'avons pourtant pas hésité à prendre les autoroutes quand il y en avait, où le trafic était dense... Au pire. On a vraiment eu de la chance.

Journée de l'aller : 20.6 kWh/100 km ; journée de retour : 18.3 kWh/100 km !

Et pourtant, que de l'autoroute ou presque ! 4 arrêts sur le trajet de l'aller contre seulement 2 au retour dont un assez formidable 18.3 kWh/100 km entre le SC de Lyon (aire de Manissieux) et celui d'Auxerre, à 120 km/h de moyenne s'il vous plaît.

Au total, sur la vie du véhicule, la consommation a augmenté de 19 kWh/100 km à 19.1... Une paille.

Conduite : relaxante

(sauf le gabarit)

La conduite en montagne, c'est beaucoup de freinages et d'accélérations... Domaines où la Model S, en tant que VE, est sur le dessus du panier !

En ce qui concerne les accélérations, le plus agréable est l('absence d)e temps de réponse à l'accélérateur, et la proportionnalité de l'accélération demandée à l'enfoncement de la pédale de droite... Et à ce sujet, beaucoup trop d'autres modèles de VE cherchent à singer le comportement de VT en induisant un temps de réponse artificiel entre la sollicitation de l'accélérateur et l'accélération demandée. Non, messieurs les constructeurs, une électrique ne se conduit pas comme ça.

De plus, la puissance disponible (instantanément, encore une fois) est telle que les 2000+ kg de la voiture ne se sentent quasiment pas en montée. Et le peu de dépassements que j'ai eu à effectuer ont été des non événements.

Quant au freinage régénératif, il est suffisamment puissant même en descente. Les rares fois où j'ai dû solliciter les freins mécaniques (hors imprévus, heureusement peu nombreux, et feux rouges non synchronisés, malheureusement très nombreux) étaient le fruit de mon manque d'anticipation...

Last but not least : mise à jour logicielle

Elle est arrivée pendant les vacances (version 2017.28 c528869 pour être exact), et ce que j'ai pu voir de cette version (sur YouTube) me laissait présager de bonnes choses... Qui se sont retrouvées confirmées :
  • le changement de voie automatique est maintenant très bien exécuté et non plus brusque comme précédemment ; (je l'avais d'ailleurs désactivé à l'aller avant de le réactiver au retour pour en profiter)
  • les trajectoires sur route secondaire sont maintenant nettement plus fluides, et en particulier le véhicule ne "danse" quasiment plus sur sa voie (le tout confirmé par le fait que les voies sont plus stables au combiné d'instruments).
Je ne l'ai cependant pas testé sur les virolos de montagne... Mais si Tesla veut vraiment rendre ses voitures autonomes, il ferait mieux d'aller tester son système dans les Alpes, justement ! Entre les épingles sans visiblité, les limitations de vitesse irréalisables et autres, il y a de la route à maîtriser...

En conclusion...

Le seul stress au volant du véhicule durant toutes ces vacances a été de devoir composer avec le gabarit de la bête. Mis à part ce point en particulier, performances, autonomie, recharge, capacité de chargement... Zéro souci.

Le point critique à mon sens reste les superchargeurs. Ils n'ont tout simplement aucun équivalent au monde, malgré les belles promesses des constructeurs (allemands en particulier), au point où je ne vois personne rattraper leur retard sur Tesla. Ils n'ont qu'une seule solution, comme je l'ai expliqué plus haut : s'avouer vaincus et rendre leurs futurs modèles compatibles SC (Tesla a fait savoir qu'ils le pouvaient, ils n'ont donc aucune excuse.) Car en définitive, à moins de parcourir quotidiennement des centaines de kilomètres avec un impératif temps, la vitesse de recharge déjà disponible est plus que suffisante. Sans compter la recharge chez soi.

Enfin bon, tout ça pour dire que si on vit en montagne, une Tesla c'est tout à fait possible !

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